Parole de certifié : Guillaume Brotteau, viticulteur à Réaux sur Trèfle

Questions à  Guillaume Brotteau, dont l’exploitation  à Réaux sur Trèfle  a obtenu la Certification Environnementale Cognac & HVE cette année, félicitations ! 

 

Pourquoi avoir décidé de vous certifier  ? 

Mon père a commencé à réduire les phytos il y a déjà quelques années. J’ai poursuivi  son travail  en mettant en place des mesures pour réduire les  IFT. On a aussi veillé à la mise  aux  normes  de l’exploitation  notamment avec  la station de lavage. E parallèle, d’un point de vue administratif, il y a eu toute la conditionnalité PAC c’est à dire tout ce qui est de l’ordre de l’enregistrement des bonnes pratiques.  
Toutes ces bonnes pratiques  étaient  déjà  en place sur mon exploitation, mais  je les percevais comme  une contrainte et j’étais déçu que mes  efforts ne soient pas  valorisés. Le consommateur ou le riverain ne voit pas forcément tout ce que nous mettons en place pour  améliorer  nos pratiques. Si on regarde les  réseaux  sociaux,  les critiques exprimées sont  dures et nous semblent parfois injustes. Obtenir la Certification  Environnementale  Cognac  & HVE, permet de valoriser nos efforts et rassurer les riverains.  

Quels bénéfices avez-vous constaté et  quels freins avez-vous rencontrés  ?  

Concernant les contraintes, on a fait les choses au fur et à mesure donc je ne les ai pas vraiment ressenties. Il ne faut pas s’en faire tout un monde  ! Quelqu’un qui va s’engager dans la démarche  de certification environnementale  de la filière va devoir revoir et  améliorer ses outils de travail comme pour la station de lavage  par exemple. Mais au final,  il va largement s’y retrouver en confort de travail. C’est  aussi  l’occasion de rencontrer nos riverains, de les  écouter,  et de mieux leur expliquer notre  travail et nos contraintesÇa ouvre le dialogue de manière positive  pour tout le  monde. 

Des projets pour l’avenir  ? 

Je voudrais  aller  plus loin,  bien  anticiper  les demandes de la certification.  Je  prévois l’arrêt total des herbicides sur la vigne. Et je pense aux riverains, c’est une de mes priorités.  J’ai des parcelles proches  d’habitations,  pourquoi  ne pas essayer de les traiter avec des produits de biocontrôle  ?  Ces produits restent chers et  je  ne peux malheureusement pas me permettre aujourd’hui de traiter la totalité  de ma vigne  en biocontrôle mais c’est la direction que je voudrais prendre.  

Un dernier mot pour motiver les collègues qui pourraient se poser des questions ?  

C’est simple, c’est valorisant et surtout, on a besoin d’une certification massive des viticulteurs de la région, qu’il y ait un vrai effet de groupe.  Nous faisons partie d’une filière  haut-de-gamme, il faut qu’on soit pionniers  et  qu’on  s’y mette tous ensemble  !